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le désir amoureux

Vendredi 2 janvier 2009

Le désir amoureux

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Le désir entraîne le plaisir, en général, et il peut ne pas être assouvi car nos désirs sont beaucoup plus nombreux que nos plaisirs.

Et que ce désir soit amoureux, c’est qu’il est à rendre réalisable, son propre désir que l’on a sur l’autre, et que cet autre, a également un désir vers vous ou va le construire.

Vu dans la notion d’espace temps, et bien ce désir amoureux, je le situe dans l’ici et le maintenant. En effet, il s’agit du moment de la rencontre.

En le mettant à ici et maintenant, il n’y a plus de problèmes quant à sa continuité…

je citerai dans les documents joints un extrait sur le 7éme plan, tiré du livre “vivre sur 7 octaves’ de Marie Louise Aucher mère de la psychophonie , du chant prénatal entre autres… (http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychophonie )

j’aimerai aussi citer le zazen (http://www.zen-deshimaru.com/FR/home.php ) car sa pratique est un élément d’être plus dans l’ici et le maintenant, (http://www.deuxversants.com/zenmodedemploi.html) , et peut favoriser notre plaisir à ce que l’on est, ce que l’on fait, à mieux vivre pleinement le moment présent donc favoriser la plénitude d’une relation amoureuse. je n’ai pas pratiqué ou alors sans le savoir le tantra …

Et là intervient la notion de l’engagement, de passer un contrat moral de vie en couple (http://www.mediationfamiliale.be/engagement.htm ) , il s’agit de définir un schéma de vie au quotidien sur lequel on va s’appuyer en respectant l’autre, sur l’équilibre du plaisir de chacun et d’avoir un rôle protecteur du couple, de la relation, cette 3éme personne du couple, à qui l’on doit un travail, c’est par lui que l’ici et le maintenant du désir amoureux peut être.

Mais par contre la notion d’attachement qui pour moi est très importante (bowlby allaitement attachement et perte http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=21225 http://daniel.calin.free.fr/textes/melaninette2.html )

va se construire tout au long d’une relation, et plus celle-ci sera importante est plus la rupture s’il y a, sera difficile, d’où pour moi, l’importance d’une stratégie de vie de couple, qui implique le respect, la liberté de l’autre et la sienne, ce qui nécessite de se donner rendez-vous pour communiquer rituellement et pourquoi pas de passer contrat écrit avec une mise à jour régulière d’un commun accord négocié. (voir les sites canadiens ou existe et où il nomme ce type de contrat).

Par contre j’ouvre la porte à la multiplicité des désirs amoureux, qu’ils soient dans l’autre sexe, animalier ou d’un objet.

Pour les humains, j’aime employer le terme de polyfidélité, de polyamour (http://www.paulesalomon.org/pages/liv_infidelite.htm ).

En 2008, j’ai pris conscience d’une autre possibilité écrite chez Christiane Singer, mis en évidence en constellation familiale avec Marie Thérèse Bal Craquin.à développer ? c’est quoi

On est dans une société qui évolue, et la vie commune en famille d’autrefois n’existe quasiment plus, on voit se créer des écovillages, on fait un préfabriqué dans un lotissement pour une mise en commun de relation…

L’homme a besoin de sécurité et ma foi seule après une séparation, il est à la recherche des autres écovillages, système d’échanges locaux , sites de rencontres sur l’internet

(http://www.selidaire.org/spip/

http://www.amiez.org/

http://www.toulouseweb.com/rencontres/inscription.php3 ,

http://www.peuplade.fr

http://www.divorceoumonop.com/ appelé les solos … à l’origine de l’antenne de toulouse)

et bien d’autres les sites de rencontres, les speedating, les soirées facteurs

et les rencontres dans la rue, dans les bars …

, loisirs démultipliés.

L’homme est à la recherche de ses racines.

Cela pour dire l’importance qui s’en trouve du désir, désir des autres, et désir plus particulier du désir de l’autre, de son amour, reçu et donné, d’un autre de sexe opposé ou non et unique dit la religion. (http://prolib.net/pierre_bailleux/ethique/203.007.fidelite.sauzede.htm

)

Il y a donc croissance démultipliée du désir amoureux avec augmentation de sa consommation si l’on peut dire. D’un va et vient croissant de rencontre en rupture, on se lasse, on s’expérimente, on s’enrichit d’expérience, mais on a de plus en plu s de mal à trouver sa plénitude avec l’autre.

En conclusion, je dirai : et les enfants dans tout ça ! , dans notre société qui évolue (http://www.prix-chronos.org/theme/articles/theme_art_03_1.htm )

Ces liens ne fonctionnent plus

à méditer des vieux vu par des jeunes (http://www.e-litterature.net/general/generalimprim.php?titre=lauru&num=128&repert=~alice

l’adolescent parent dans les premiers amours (http://www.sexomedia.ca/tiki-read_article.php?articleId=4 )

http://prolib.net/pierre_bailleux/ethique/203.007.fidelite.sauzede.htm

La fidélité n’est pas la condition de l’amour

Jean-Paul Sauzède

« Pourquoi m’appelles-tu bon ? » dit Jésus au jeune homme riche. « Dieu seul est bon. D’ailleurs, tu ne peux te prévaloir de ta bonté et de ta capacité à être bon. C’est de l’orgueil. Va et vends tous tes biens ! »

« Ah, tu vois, tu voudrais être parfait, mais tu ne peux pas l’être. Tu ne peux renoncer à tous tes biens. Tu voudrais acheter ton salut et ta perfection comme on gagne un salaire alors que c’est un don offert et il ne dépend pas que de toi. Tu ne peux te sauver toi-même, ni être bon et parfait. Tu es appelé à l’être. Dieu seul est bon et parfait. Dieu seul est fidèle. D’ailleurs pourquoi te vanter de ta fidélité ? Que le premier qui n’a pas été infidèle jette ici la première pierre. Et, je te le dis, si ton regard a croisé celui d’une femme avec convoitise tu n’es pas dans la fidélité. Cesse ton orgueil à vouloir être Dieu, tu es à son image, et c’est déjà beaucoup. »

Dialogue imaginaire bien sûr. C’est ma lecture du récit de la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche et du logion sur la convoitise.

La fidélité au sein d’un couple ne se réduit pas à l’infidélité sexuelle, même si c’est le lieu de l’intime, et là où elle est subie le plus douloureusement.

La fidélité se vit aussi dans ma gestion du temps, dans les loisirs partagés, dans la place que je donne à mon travail ou à d’autres relations amicales et professionnelles. Certains vont vivre leur relation de couple dans une exclusivité intransigeante, d’autres dans une relation faisant place à des activités ou des relations non-partagées à deux. La relation d’amour est tissée de confiance, de compromis mutuels, de dialogue et d’échanges qui permettent à chacun des partenaires de trouver sa place, de se sentir reconnu, respecté.

L’infidélité, sexuelle, ou dans ma gestion du temps (parce que je rentre tard le soir du travail, ou que, dès que je passe un temps de loisir, c’est à l’extérieur de mon domicile, ou simplement parce que je fais l’absent de mon domicile) ne sont que des signes et le symptôme de mon ennui ou de ma fuite devant l’autre.

Trop souvent les couples considèrent la fidélité comme une preuve d’amour. Elle peut l’être. Mais ce peut être aussi un signe de désintérêt et d’ennui pour soi ou pour l’autre. L’important ce n’est pas ce que nous sommes, mais comment nous sommes.

André Comte-Sponville écrit que “l’amour infidèle n’est pas l’amour libre, c’est l’amour oublieux”. Oublieux de son désir, de l’attention à l’autre, du choix que je peux faire de l’autre. Le couple ne doit pas se tromper d’objectif. C’est d’abord d’aimer, pas d’être fidèle. C’est l’amour qui est premier, avec ses élans, ses désirs, ses failles, avec la fidélité à l’autre et à soi-même. C’est l’amour qui est premier dans cette rencontre patiente, avec ses hauts et ses bas, pour renouveler le désir, maintenir le lien et la rencontre sincère de l’un et de l’autre. C’est l’amour qui est premier, pas la fidélité. Car je peux être fidèle en menant une vie parallèle au sein de mon couple dans un ennui sordide ou une distance confortable, oublieux de l’autre.

Nous mettons le résultat à la place de l’objectif. La fidélité n’est pas la condition de l’amour, elle en est la conséquence. La fidélité n’est pas une croix de guerre, que l’on recevrait pour tenue correcte au long de sa vie de couple. Et qui la recevrait ?

La vie éternelle n’est pas une récompense ultime que le jeune homme riche recevrait pour observation fidèle de la loi. Et d’ailleurs, il ne le peut pas et devient triste devant son incapacité à vendre et donner tous ses biens.

Dans la foi comme dans l’amour, et ce n’est ni une excuse ni une facilité, il y a un chemin de courage et d’humilité qui est de reconnaître et d’accepter la tension entre son horizon et ses limites.

Jean-Paul Sauzède, pasteur, Eglise Réformée de France

http://daniel.calin.free.fr/textes/melaninette2.html

texte copié ici de ce lien

« Qu’est-ce qui peut nous pousser à aimer autrui ? »

En voilà une question !

Toi, je ne sais pas ce qui peut bien te « pousser à aimer autrui », même si j’ai quand même ma petite idée sur la question, mais, moi, je sais assez bien ce qui me « pousse » le plus à « aimer autrui » : un joli minois, avec un beau sourire, et des rondeurs suffisantes mais pas excessives convenablement placées à tous les étages. Ça marche à tous les coups ! Au moins pour quelques secondes. Ah, les jolies passantes des printemps parisiens !

Toute plaisanterie mise à part, la sexualité est à l’évidence la plus grande force à nous orienter positivement vers autrui. Nietzsche écrivait déjà qu’il comprenait mal les interdits religieux sur la sexualité, puisque c’était à ses yeux d’affreux barbare blond aux yeux bleus, et de grand syphilitique, la seule grande pulsion naturelle à porter les êtres humains à se faire plutôt du bien que du mal les uns aux autres.

Il faudrait ajouter à cela la parentalité, avec l’amour des parents pour leurs enfants. Autrui, c’est aussi, c’est d’abord, notre enfant, la « chair de notre chair », la « prunelle de nos yeux », et cette grande force qui, de générations en générations, nous courbe au-dessus des berceaux et nous cloue au service de nos bébés d’amour. Hein, ma crevette, que j’ai tenue au creux de mes bras à la maternité, au deuxième matin de ta vie aérienne ? Même que des années plus tard je me retrouve attablé à ta dissertation de philo à la noix ! Si je m’attendais à ça !

Il faut bien sûr ajouter à l’amour parental ce qu’on pourrait appeler la « filialité », l’amour filial en français courant. Au fond, tout commence là, dans ce que psychanalystes et éthologues appellent « l’attachement », le lien primaire qui noue le petit mammifère à sa mère, ou à tout adulte qui le « materne ». Cela se tisse très tôt et ne se dissout plus jamais par la suite. Voir ce qu’en disent les éthologues. L’éthologie, c’est l’observation des conduites spontanées des animaux, en milieu naturel ou semi-naturel. C’est, par exemple, Konrad Lorenz, et les oisons qui s’attachent à ses pas. Voir aussi Bowlby(1), qui tire les leçons de l’éthologie animale pour l’enfant humain. Voir, plus actuel, Boris Cyrulnik(2), qui, après Bowlby, croise avec bonheur éthologie animale et humaine et clinique psychanalytique.

Attachement des enfants aux parents et vice versa. Famille. Amour familial. « Familialité ».

Sexe et attachement, donc. Voilà les deux grands forces qui nous poussent « à aimer autrui ». Forces naturelles, inscrites dans notre biologie, nos hormones, notre cerveau, notre peau, nos odeurs, nos formes corporelles (ah les effets des rondeurs des dames sur les messieurs ! - je te laisse le soin de trouver la réciproque, si elle existe), nos signaux instinctifs (ah le sourire(3) !). En cela, nous sommes bel et bien « poussés » vers autrui, de l’intérieur, que nous le voulions ou non. Il n’y a là rien de réfléchi, ni de choisi, ni même de volontaire - seulement la mécanique vitale universelle, version mammifère en particulier. C’est plus que « peut nous pousser », d’ailleurs. Qu’on le veuille ou non, qu’on résiste ou qu’on s’y précipite, qu’on en rêve ou qu’on en cauchemarde, ça nous pousse, inéluctablement, ça nous jette les uns vers les autres - à tout le moins vers quelques autres. Il faut être bien malade pour ne pas aimer au moins ces quelques autres là. On sait d’ailleurs très bien ce qui provoque cette maladie (voir Cyrulnik, là encore), on peut même l’expérimenter méthodiquement sur nos cousins mammifères : ce sont les perturbations de l’attachement premier chez un tout-petit qui en font plus tard aussi bien un mauvais parent qu’un mauvais amant, voire un impuissant.

Il faut souligner que ces deux grandes forces, y compris chez les animaux, s’opposent : pas de sexualité dans les relations d’attachement. « Tabou de l’inceste », qu’on dit(4). En réalité, il n’est guère besoin là de tabou culturel : hors pathologie mentale, la nature suffit. Cyrulnik ajoute, perfide, que l’attachement entre adultes, dans le couple, tend également à éteindre la sexualité qui l’a fait naître, comme si ces deux puissances, toujours, même là, tendaient mécaniquement à se repousser… Drame perpétuel de la conjugalité : « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », rideau, extinction des feux de l’amour. Ou plutôt, dans le meilleur des cas : fin du « sexe », début de la « tendresse ».

Cette opposition « structurelle » entre attachement et sexualité est cependant relative. C’est en effet l’attachement précoce qui oriente plus tard la sexualité. Nous ne draguons pas nos figures d’attachement, mais nous draguons des « choses » qui leur ressemblent, qui nous les évoquent confusément, qui sont eux sans l’être vraiment… Œdipe, Œdipe, quand tu nous tiens ! Cyrulnik encore : même dans la sexualité, on fuit les trop proches, pour cause d’attachement incompatible avec zizi/zézette, mais on drague juste après. Même chez les goélands : les goélands marseillais ne draguent pas dans leur nichée, mais ils ne draguent pas non plus les goélands anglais de passage. Question d’accent, dit-il, sourire marseillais en coin. Comme quoi, on est des animaux quand même un peu dénaturés, non ? Moi, en tous cas, les petites goélettes anglaises en goguette sur la Seine, ça ne me laisse pas forcément de marbre…

Bon, évidemment, dans tout ça, « autrui » prend un sens plutôt restreint. C’est l’autrui « de la tribu », les « proches », comme on dit, par le sexe ou le berceau.

Et l’autrui universel, alors ?

Eh bien, on n’aime pas l’autrui universel, personne n’aime l’autrui universel(5). C’est même plutôt le contraire. Lévi-Strauss, pourtant l’une des grandes figures de l’esprit de tolérance, a montré que le racisme est la chose du monde la mieux partagée(6). Pas un racisme haineux, d’ailleurs. Le racisme haineux est une maladie mentale, encore une. Non, un racisme tranquille, pépère, imperturbable, absolument convaincu que l’autre est un « barbare », un non-« comme nous », un non-humain. On ne l’aime pas plus qu’on ne le déteste : on l’ignore, on ne le voit pas, on ne le considère ni plus ni moins qu’un caillou. Ce qui signifie quand même qu’il vaut mieux pour lui qu’il ne se trouve pas sur notre chemin ! Sinon, sus à l’étranger pas de chez nous, toutes griffes dehors, prêtes à écharper l’intrus, l’adrénaline en ébullition et les yeux injectés de sang. Encore un coup de la mécanique attachement/sexualité, articulée cette fois à l’agressivité, comme chez les tigres ou les goélands !

L’autrui universel, rien ne nous « pousse » vers lui. Il faut une longue histoire de civilisation pour apprendre tant bien que mal, non pas à l’aimer (quelle foutaise !), mais seulement à le « tolérer ». Premiers combats pour la tolérance au siècle des Lumières(7). Plus tard encore, on apprendra peu à peu à le « respecter » (Lévi-Strauss, toujours), c’est-à-dire à le considérer comme un « alter ego », comme un « autrui », donc. L’autrui universel, ça ne s’aime pas, et rien ne nous pousse à ça. Pas prévu par notre nature, pas inscrit dans notre programme génétique. L’autrui universel, ça s’apprend, lentement, difficilement, fragilement, comme un fruit ultime de la culture. Jamais bien solide sur ses jambes, d’ailleurs : voir l’explosion récurrente des barbaries racistes au cœur de l’Europe, sur laquelle est née, pourtant, la seule philosophie authentiquement universaliste. Mais il n’est plus question d’amour là-dedans. Morale, éthique, droit, respect : c’est une autre histoire, froide et raisonnable, non-romantique de part en part. Ennuyeuse et vitale.

Et voilà le travail : tu devrais pouvoir puiser là-dedans de quoi construire quelque chose de sensé, non ?

Et puis, maintenant ou plus tard, prends le temps de lire ça : Boris CYRULNIK - Sous le signe du lien (Une histoire naturelle de l’attachement) - Hachette - Paris - 1992. C’est super(8), ça se lit très bien, et ça rend intelligent !

Bisous à toute la famille !

Tonton Daniel

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Barre de séparation

Notes
(1) John BOWLBY - Attachement et perte (Volume 1 : L’attachement) - Col. Le fil rouge - Section 2 : Psychanalyse et psychiatrie de l’enfant - P.U.F. - Paris - 1978 - Traduction : Jeannine Kalmanovitch. Retour
(2) Boris CYRULNIK - Sous le signe du lien (Une histoire naturelle de l’attachement) - Hachette - Paris - 1992 - Réédité en 1997. Retour
(3) Voir le « sourire du troisième mois » décrit et analysé par Spitz : René-A. SPITZ, W. Godfrey COBLINER - De la naissance à la parole (La première année de la vie) - Col. Bibliothèque de psychanalyse - P.U.F. - Paris - 1968 - Édition américaine originale : First year of life - 1966 - Traduction : L. Flournoy - Préface d’Anna Freud. Retour
(4) Un des rares points d’accord entre Freud et les ethnologues, pas de chance ! Voir : Claude LÉVI-STRAUSS - Les structures élémentaires de la parenté - Mouton - Paris - 1967 - Édition revue et corrigée - Édition originale : P.U.F. - 1949. Retour
(5) Méfie-toi comme de la peste des « amoureux de l’humanité ». Ce sont toujours de dangereux fanatiques, religieux ou politiques, mal déguisés en doux illuminés, prêts à massacrer tous les êtres humains réels et individuels qui n’entrent pas dans leur vision idéale ultra-restrictive de l’humanité. En termes psychiatriques, une forme particulièrement retorse de psychose symbiotique. Raisonnablement, aimer « l’humanité en général » est une pure stupidité. Bien des êtres humains réels n’ont pas grand chose d’aimable. Beaucoup sont même franchement déplorables ! Retour
(6) Claude LÉVI-STRAUSS - Race et histoire - Col. Médiations - N° 55 - Denoël/Gonthier - Paris. Retour
(7) Mais déjà, semble-t-il, chez les épicuriens de la fin de l’empire romain, avant que le christianisme pervertisse cet humanisme naissant en communautarisme religieux structurellement intolérant. Retour
(8) Sauf quand il se sent obligé de ramener son lacanisme natal à propos de la paternité : un vrai désastre ! Retour

http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=21225
La théorie de l’attachement de John Bowlby

Martine Fournier

À la fin des années 1940, les nurseries londoniennes accueillent de nombreux bébés séparés de leurs parents en raison du conflit mondial. L’intérêt porté au développement émotionnel de l’enfant se développe. À la Tavistock Clinic de Londres, le pédiatre et psychanalyste John Bowlby (1907-1990) dirige un séminaire sur « l’observation du développement émotionnel du nourrisson ».

J. Bowlby élabore alors sa théorie. Pour lui, « l’attachement » fait partie des besoins primaires : de même qu’il doit s’alimenter pour grandir, le bébé doit aussi, pour se développer et explorer le monde, pouvoir trouver sécurité et réconfort par un lien privilégié avec l’adulte.

J. Bowlby s’appuie aussi sur ses observations de jeunes enfants et de familles, tout en utilisant les apports de l’éthologie et de la psychologie cognitive. Il avance que les bébés développent des stratégies adaptatives différentes selon la manière dont on en prend soin. Un attachement sécure (le mot vient de l’anglais) engendre une meilleure régulation émotionnelle, et minimise par la suite les troubles de comportement chez l’enfant et l’adolescent.

La théorie de l’attachement est devenue centrale dans le développement de la pédopsychiatrie et a connu de nombreux prolongements. Pourtant, elle a rencontré bien des critiques. Dans les années 1970 notamment, on lui a reproché de donner un rôle central à la mère, et de cantonner ainsi la femme dans un schéma très conformiste. En fait, J. Bowlby ne pointait pas le rôle spécifique de la mère, mais dans la société de l’après-guerre, c’était elle qui s’occupait principalement de l’enfant. Les travaux ultérieurs ont montré que le père ou toute autre personne pouvait prendre soin du bébé et le sécuriser.

À lire

• Attachement et perte
T. I : L’Attachement
T. II : Séparation, angoisse et colère
T. III : La Perte, tristesse et séparation
J. Bowlby, 1969, trad. Puf, 1978-1984.

http://www.mediationfamiliale.be/engagement.htm

La peur de l ‘ engagement, un problème social contemporain Dimitri Haikin, Psychologue et Directeur de www.psy.be Introduction Parmi les problématiques énoncées par nos clients internautes ou dans le cadre des consultations de psychothérapies, nombreuses sont celles qui reflètent un mal être profond, celui de prendre le risque de l’engagement avec soi-même et avec l’autre. S’engager dans des choix de vie demande d’être à l’aise avec la vie. Une vie qui nous confronte à nos désirs mais également à nos peurs. Cette question vaut aussi bien dans les relations amoureuses que dans le monde professionnel ou familial. C’est pourquoi, un homme ou une femme préfèrent parfois interrompre une relation de couple naissante et qui pourtant évoluait sur des bases positives plutôt que de prendre le risque de la voir échouer ou les décevoir. Un autre peut se protéger en refusant une offre d’emploi et rester au chômage par peur de ne pas être à la hauteur ou pleinement satisfait. Nos peurs comme freins majeurs à notre évolution Il est évident que ces difficultés ou incapacités récurrentes à s’engager portent le sceau de nombreuses peurs. Face à l’impérialisme du bonheur absolu prôné par une société intransigeante, de nombreuses personnes n’osent plus poser certains choix de vie. Imprégnées par la peur d’un éventuel échec, par la peur de se tromper, par la peur de regretter ou par la peur de miser sur « un mauvais cheval », nombreux sont ceux qui finissent par rester calés de longues années dans les startings-blocks. Comme si « se tromper » devenait la pire infamie psychologique, frappée du sceau de la honte, qui peut tellement abîmer l’image de soi. J’en viens donc à fuir l’autre avec qui j’avais commencé à construire une relation et qui m’en demande maintenant un peu plus, une vie en couple sous le même toit, un désir d’enfant ou l’achat d’un bien commun. Je prends la poudre d’escampette devant cette proposition d’emploi car je me dis que je pourrais peut-être trouver mieux ailleurs. J’arrête mes études en 2ème candi car je ne suis pas si sûr que cel a d ’avoir fait le bon choix de départ. Et si, et si,… L’herbe serait-elle donc toujours plus verte ailleurs ? Un vieux proverbe arabe énonce : « On désire toujours ce qu’on a pas ». Du coup, la peur de perdre ce que l’on ne possède pas pourtant pas encore, mais qu’on imagine désirer plus tard, l’emporte et l’on se replie sur soi. Egocentrisme protecteur ? Culte d’une liberté effrénée à conserver par dessus tout ? Le sujet préfère perdre par lui-même que prendre le risque de se sentir perdant. L’insatisfaction potentielle devient une pensée obsédante et insupportable. Je choisi de ne pas choisir. Rester dans une telle position d’évitement peut pourtant conduire la personne tout droit à l’isolement social et à l a d épression. • L’engagement dans le couple Davantage à ma connaissance l’apanage des hommes, elle est certainement liée aux nombreuses séparations ou divorces que les adultes d’aujourd’hui ont connus avec leurs propres parents. Cette véritable explosion du pourcentage de divorce a crée en parallèle de nombreux traumatismes parmi les jeunes adultes d’aujourd’hui. Ces souvenirs non digérés incrustent le sujet dans un profond sentiment d’insécurité. Fort de la croyance que le mariage est de toute façon voué à l’échec, autant ne pas s’engager, et s’éviter ainsi une rupture qui peut être douloureuse émotionnellement et en terme d’image de soi. • L’engagement dans la parentalité La peur de prendre l a d écision de mettre au monde un enfant, si elle peut dans un premier temps, être perçue positivement, comme un véritable travail de réflexion et une nécessaire prise de responsabilité préventive, peut aussi se muer chez certains, en un nœud d’angoisse. Devant cette étape de vie, qui nous engage pour toujours et surtout, pour le meilleur et pour le pire, les peurs grandissent. Parfois elles nous paralysent. Du coup, de nombreux couples autour de la trentaine s’enlisent dans des débats autour de la parentalité qui finissent par « stériliser » définitivement la relation.
Oser devenir père ou mère est une décision qui demande réflexion mais quand le couple est équilibré, en ressent le désir et se perçoit « prêt dans la réalité », il est dommage que l’unique peur de s’engager vienne ruiner tous les espoirs et disloquer le couple.

• L’engagement dans la vie professionnelle
« Tout travail mérite salaire » dit l’adage mais tout salaire mérite travail ! Hors l’absentéisme au travail bat son plein. Il faut bien admettre qu’à côtés des vraies personnes malades, d’autres se font porter pâle à la première contrariété, abandonnant ainsi collègues et projets sans le moindre questionnement. Ce genre d’évitement nous éloigne de nos collègues et finit par nous renfermer sur nous-même. Là aussi faire face au conflit, nommer ses besoins et rechercher des solutions constructives sont des attitudes certainement plus valorisantes que le choix du repli sur soi qui mène au doute et au sabotage de soi-même, de sa vie.

• L’engagement dans la vie de tous les jours
Pourquoi certains annulent-ils à 15 heures le rendez-vous prévu à 17h, depuis 2 semaines chez le psy ou le dentiste ? Pour d’autres, c’est « décider » au dernier moment de ne pas aller au dîner prévu avec les copains qui les attendent. Certains préviennent, d’autres pas. L’impulsion de fuite l’emporte trop souvent sur l’engagement pris. Après, les autres finissent par se désintéresser de nous, ne plus nous appeler et on se sent épouvantablement seul. Séloigner des autres c’est avant tout s’éloigner de soi et de nos émotions qui nous rendent pourtant tellement vivantes.

• L’engagement face à soi-même
Lorsque l’on décide de « rompre » un contrat, de renoncer à un engagement pris, on oublie souvent ce qu’il en adviendr a d e l’autre qui nous attend mais aussi on s’éloigne également de ses propres valeurs fondatrices. Si nous ne respectons pas l’autre lorsque nous ne tenons pas notre engagement, nous finissons également par ne plus nous respecter nous-même, ne plus nous ancrer dans notre propre parole donnée.

Et pour sortir des troubles de l’engagement ?

La règle principale consiste à pouvoir s’appuyer sur le ressenti profond de sa force intérieure.
Ressentir à l’intérieur de son corps toute sa puissance demande de se sentir relié à la terre, bien ancré les pieds dans le sol. Nous sommes très nombreux à nous être coupés de ce ressenti du fait de certaines situations difficiles vécues dans notre passé. Il est indispensable de s’en libérer par un travail spécifique. Un travail psychocorporel de libération des tensions émotionnelles peut nous aider à retrouver cette puissance sans laquelle nous sommes perdus à l’intérieur de nous même et sans beaucoup de confiance. Le pari de ce genre de thérapie est là ; se libérer des tensions émotionnelles du passé pour reprendre contact avec son corps et pour retrouver sa force intérieure, celle qui nous autorise à prendre le risque de nous tromper car nous sentons nos capacités à rebondir.

Identifier ses peurs consiste à les regarder en face, une par une et à se poser les trois questions suivantes :
1) « quel est le danger que je perçois face à cette peur ? » (il peut en avoir plusieurs)
2) « que se passe-t-il en moi dans mon corps » (soyez attentifs à toutes vos sensations physiques)
3) « De quoi ai-je besoin maintenant pour me sentir rassuré ? » (Formulez une phrase en terme de je).

Je prône également un retour à la notion de « contrat moral ». Cela nous renvoie indubitablement au respect de l’autre mais aussi de soi-même. Parfois, il faut pouvoir se faire un minimum « violence », se confronter à soi-même pour se ramener sur la voie de la raison. Apprivoiser puis affronter ses peurs plutôt que de les fuir permet de grandir et de sentir davantage de sécurité intérieure.
Accepter que la vie n’est pas quelque chose de linéaire mais est constitué de chapitres successifs. Certains plus réussis et accomplis que d’autres certains plus réjouissants que d’autres. C’est comme ça et ce n’est pas si grave. L’être humain se construit aussi à partir de ses manques et de ses échecs…
Les pertes sont des passages difficiles mais elles ne sont pas mortelles, même pour l’égo.
S’engager c’est effectivement prendre un risque majeur, celui de se faire confiance dans ses capacités à affronter la vie, à puiser « le bon » de chaque relation, à jouir du présent plutôt que de ne cesser à penser au futur, et surtout de le craindre. Courage, ne fuyons pas !
Dimitri Haikin
Psychologue & Psychothérapeute
Directeur de www.psy.be

http://www.paulesalomon.org/pages/liv_infidelite.htm

Résumé et problématique

A la recherche du bonheur

LA CONSCIENCE DE L’HOMME MODERNE EST EN PROFONDE MUTATION

” Ce livre s’adresse à tous les jeunes et à tous ceux qui sont restés jeunes par l’esprit, c’est-à-dire qui profitent de chaque minute de leur temps de vie pour apprendre de nouvelles choses, pour s’améliorer, pour être le récepteur-émetteur d’ondes de plus en plus positives, pour élever leur niveau et leur capacité d’amour, pour se rapprocher de l’essence des choses, pour se refaire une santé et se diriger vers le meilleur du visage humain. “

Il est question ici d’actes très simples et très quotidiens, qui concernent le fait de se nourrir, de se soigner, de se reposer, d’être en forme, mais d’une manière ennoblie, consciencialisée, épurée, juste.

Pour ne plus entretenir un mortel désordre, on fera de tous ses actes un prétexte à élever son énergie. On s’animera intérieurement “d’inflexible douceur “. On progressera sans fin. On construira le futur.

Si les jeunes ont à se distinguer de leurs aînés, ce n’est pas en allant plus loin encore dans la destruction, mais au contraire en tournant le dos à leurs habitudes néfastes (alcool, cigarette, drogue, stress… course à l’argent) et en tentant de faire grandir l’étincelle divine qui vit en eux.

” Ce livre est une invitation à une pratique quotidienne.”
Paule Salomon

Table des matières

Oser s’interroger

La fidélité patriarcale

Une fidélité inféodée, un contrat inégal
La fidélité, une organisation stable et impitoyable
Le devoir de fidélité
Le couple et d’amour, deux structures de pouvoir
Deux archaïsmes
L’infidélité de Lilith, la femme révoltée
La fidélité du patriarche
L’évolution de la fidélité
Que reste-t-il aujourd’hui de la fidélité patriarcale ?

La fidélité amoureuse

L’élection amoureuse
La fidélité élective
La fidélité conditionnelle
La fidélité aveuglée
Instantanés sur la fidélité
La fidélité du troubadour à sa dame
La fidélité a-t-elle un sexe?

L’infidélité, un drame amoureux

l’infidélité au service de la reproduction
quand la sélection mène la danse
une blessure d’amour
l’infidélité ferment du couple
le traumatisme de la découverte d’une infidélité
la dissimulation , la trahison, la jalousie le travail
réactions masculines et réactions féminines à l’infidélité
quels sont les mobiles de l’infidélité ?
faut-il tout dire ?
faut-il se séparer ?
les différentes étapes d’une liaison
le triangle amoureux
faire face à la colère
mesures d’apaisement
mesures de compréhension et de transformation
amélioration de la sexualité
prise de conscience de ce qui va bien

De l’infidélité à la polyfidélité.

De l’infidélité à la polyfidélité est-ce une question de formulation ?
La polyfidélité est-elle éthique ?
Peut-on aimer deux hommes à la fois ?
Peut-on aimer deux femmes à la fois?
Peut-on aimer une femme, un homme ou plus si affinités ?
Relations à long terme ou relation de rencontre ?
La polyfidélité est-elle une alternative au couple infidèle ?
L’échangisme est-il une alternative au couple engourdi, retraité du sexe, ou infidèle ?
Faire l’amour à quatre est-ce plus exaltant que faire l’amour à deux ?
Faire l’amour à plusieurs
La jouissance est-elle suspecte?
Les difficultés de la polyfidélité

Les jeux du désir

Le désir est un feu et pourtant
La maison désir repose sur quatre piliers
Les différents regards sur le désir
Les évolutions du désir
Les usures du désir
Garder le désir vivant
La mutation du désir
Le désir de la femme pour l’homme
De l’un à l’autre
Surfer sur le désir
Les connivences d’Eros et du pouvoir
Des expériences en limite
Comment survivre à la jalousie ?
Peut-on ne pas être jaloux ?
Les amis et les ennemis du désir

Amour et liberté

Des plaisirs différents et complémentaires : Attachement et liberté
La tentation du couple fermé
La tentation du couple ouvert
Le couple à ouverture limitée
Le couple échangiste
Le couple au long cours
Le couple libre
Les expériences communautaires.
Pourquoi des personnes qui ont vécu en système ouvert pendant des années se retrouvent-elles à vivre en couple fermé ?

Questions sur l’amour , le couple, l’engagement et la liberté

Ensemble et pourtant seuls

Changer de comportements
Devenir un homme amoureux
Devenir une femme amoureux
Exercices d’approche amoureux
La rencontre subtile
La caresse mutuelle
Respirer ensemble
Donner et recevoir
Savoir s’isoler
Aimer sa liberté, aimer celle de l’autre
Amis et Amants
Aimer sa solitude
Du couple pilier de la famille au couple creuset de l’amour et facteur d’évolution personnelle.
Du couple formé de deux dépendants au couple formé de deux interdépendants en voie d’autonomie.
Le cannibalisme amoureux
La sécurité intérieure, la liberté intérieur et la brûlure de l’amour.

Fidélité à soi-même et à l’unité

http://www.prix-chronos.org/theme/articles/theme_art_03_1.htm

“Amour, intimité, plaisir et âge dans les livres de littérature jeunesse
et dans les dessins d’enfants”

Interview de Geneviève Arfeux-Vaucher, Directeur de Recherche à la FNG et Membre de l’équipe du Prix Chronos, réalisée à l’occasion du Colloque organisé le 11 décembre dernier par la FNG, sous l’égide du Secrétariat d’Etat aux personnes âgées, sur le thème “Changeons le regard sur le vieillissement, Amour, intimité, plaisir et âge”. Question : “Amour, intimité, plaisir et âge dans les livres de jeunesse”, le thème de votre intervention est assez inattendu dans un congrès de gérontologie !
G. Arfeux-Vaucher : Pourquoi ? Pour qui sait décrypter les livres pour enfants*, la vie affective et l’identité sexuée des personnes vieillissantes sont largement mis en scène dans la littérature jeunesse déjà à la fin du XIX° siècle contrairement à ce qu’on aurait pu penser spontanément. En effet, plusieurs scénarios d’histoires pour enfants ont mis en scène le désir dans la vieillesse, désir amoureux enchâssé dans la morale de l’époque, à savoir la procréation comme finalité des relations sexuelles. Question : Pouvez-vous donner quelques exemples ?
G. Arfeux-Vaucher : Ils sont nombreux, Pinocchio, Roule Galette, Le Bonhomme de pain d’épice, Le Bonhomme de neige… Ces histoires montrent que de vieux hommes et de vieilles femmes sans descendance souhaitent procréer dans leur vieillesse. Seul Gepetto, vieil homme célibataire, réussira dans son entreprise grâce à une jeune femme, la Fée Bleue. Les autres couples échoueront en raison de l’âge de la femme qui en fait une femme ménopausée : la galette comme le bonhomme de neige échapperont à leurs créateurs ! Question : Comment la représentation du désir va t-elle se modifier avec le changement de la société ?
G. Arfeux-Vaucher : A partir de 1970-80, des couples vont se former essentiellement entre personnes célibataires jusque-là : L’aura, l’aura pas, Taie la vie, La Dernière bataille de pépé Caporal, Un amour de tortue. Un peu plus tard, des couples vont se former entre personnes veufs et veuves, au grand dam des enfants et des petits enfants dont certains feront tout pour casser la relation sentimentale entre leur grand-mère et son amoureux comme dans Le Fiancé de grand-mère, voire envisageront de la faire enter en maison de retraite pour éviter “une telle bêtise” comme dans Mémé est amoureuse, surtout quand l’héritage est en jeu. Encore à cette époque, des petits-enfants s’interrogent sur le droit d’aimer quand on est vieux et veuf ou veuve comme dans Dis mamie. Question : Les personnes vieillissantes utilisent-elles aussi des armes de séduction ?
G. Arfeux-Vaucher : Bien sûr, durant cette période, des hommes vieux et amoureux devront déployer beaucoup d’astuces et de persévérance pour vaincre la résistance de la vieille dame aimée comme Pépé la Boulange. Question : Comment évolue la représentation de la vie affective avec le changement de siècle ?
G. Arfeux-Vaucher : Un nouveau pas est franchi. Des petits-enfants vont aider leur grand-mère veuve, parfois depuis peu de temps, à accepter les avances d’un homme âgé amoureux d’elle. Voici quelques titres sur cette thématique nouvelle : Les mots font la grève, Mimi a un nouveau grand-père, Ma Lou adorée. Question : Comment pourriez-vous résumer cette évolution sur un siècle du droit à l’amour ?
G. Arfeux-Vaucher : En un siècle, le droit à l’amour et aux rapports amoureux dans la vie adulte, et donc dans les années dites de vieillesse, a quitté la finalité assignée socialement de la procréation pour entrer dans le droit au plaisir, tout simplement. Le désir d’enfant s’est transformé en désir d’un partenaire.

Question : Face aux représentations et réactions des héros livresques qu’en pensent les enfants d’aujourd’hui ?
G. Arfeux-Vaucher : Nous avons acquis un certain nombre de connaissances à travers le Prix Chronos et des enquêtes que nous avons réalisées et publiées (Actes des colloques 1996 et 1999)
Déjà des enfants constatent que les livres présentent souvent des couples de parents divorcés et jamais, jusqu’à cette année des grands-parents divorcés. D’autres pensent que l’amour est affaire de jeunes et non de vieilles personnes comme cette fille de 12 ans qui nous a affirmé que “vieillir, c’est pas bien parce que je n’aurai plus de garçons à mes pieds !”. Un jeune en classe de 3e nous demande à propos de Pépé la boulange : “Comment un grand-père peut-il du jour au lendemain quitter sa famille par amour pur une femme ? L’amour est-il aussi fort quand on est vieux ?”. Interrogation qui montre la difficulté, banale, à concevoir que ses parents et ses grands-parents puissent en aimer un autre (suite à un veuvage comme suite à un divorce) puisque l’on est là en tant qu’enfant ou petit-enfant et que l’on pense que notre amour de l’autre devrait lui suffire.

Question : Quelles images sont produites “par” les jeunes ? Comment se représentent-ils le vieillissement du côté de la séduction ?
G. Arfeux-Vaucher : En 1999, au Salon du Livre de Jeunesse à Montreuil, nous avons demandé à tous ceux qui passaient au stand du Prix Chronos de dessiner une personne à 4 étapes de la vie à partir de la consigne suivante : “Dessine-moi la vie : personne jeune, adulte jeune, adulte vieillissant et adulte très âgé”. Des 1 000 dessins recueillis et analysés avec l’équipe du Professeur Bernard Darras de Paris I, des points forts peuvent être présentés autour de “âge, identité sexuée et séduction”.
L’identité sexuée est moins représentée pour les deux âges extrêmes, les personnes jeunes et les personnes très âgées. Les personnes jeunes (pour 30 % de celles dessinées) parce qu’il est difficile de donner un sexe à un bébé dans sa grenouillère. Les personnes très âgées (pour 24,5 % de celles représentées) parce que ces dessins ne contiennent pas assez de détails permettant d’affirmer que c’est un homme ou que c’est une femme, par exemple, même si c’est un exemple un peu extrême, quand la personne très âgée est représentée par un squelette dans son cercueil !

Question : Avec les étapes de la vie, avec le temps qui passe, comment évoluent les éléments descriptifs et représentatifs ?
G. Arfeux-Vaucher : Certains relèvent de faits objectifs, d’autres vont témoigner d’une représentation sociale intériorisée moins séductrice des vieilles personnes que des plus jeunes. Faut-il s’en étonner vu la publicité qui nous entoure, et les difficultés psychiques à reconnaître facilement le droit aux sentiments amoureux aux vieilles personnes comme vu précédemment ?
La mise en scène du corps est moins séductrice et moins affirmative, voire provocatrice, de son identité sexuée chez les plus vieilles personnes.
Si les cheveux diminuent avec l’âge, les coiffures changent aussi. À la jeunesse féminine, les cheveux longs et libres. Aux personnes très âgées, la calvitie (masculine), les cheveux courts ou le chignon pour les femmes.
La bouche, féminine surtout, de séductrice (avec rouge à lèvre) devient plus amère ou triste.

La barbe a tendance à augmenter avec l’âge.
Les seins, objets de désir comme Jean Claude Kaufmann l’a analysé dans son ouvrage Corps de femmes, regards d’hommes ; Sociologie des seins nus, ne sont pas totalement absents chez les très vieilles femmes, mais la plupart du temps quand ils sont dessinés, ils sont moins volumineux, voire ils sont affaissés.
Les couleurs utilisées sont moins éclatantes au fur et à mesure que les personnages vieillissent. Jusqu’à perdre leur aura dans certains dessins.
De manière très significative le soleil est moins présent dans le décor des personnes vieillissantes et très âgées, mais il peut l’être.
Les vêtements sont moins “sexy”, ils portent moins de “cœur”, mais un nombre non négligeable de ces vêtements, féminins surtout, restent sexués : robes ou jupes avec des fleurs. Les mises en situation et commentaires écrits spontanément par les dessinateurs valorisent la jeunesse comme temps de la rencontre de l’autre, de la séduction ou de la tentative de séduction, comme on l’a vue sur des dessins antérieurs (couples de jeunes), et présentent la vieillesse comme le temps des plaintes, des handicaps, voire de l’intolérance (rare), de la solitude.

Question : Peut-on conclure ces quelques notations, aussi bien à partir de livres écrits pour des jeunes, que des expressions graphiques et orales de ces jeunes ?
G. Arfeux-Vaucher : Il me semble plus juste de prendre cet exposé comme un élément participant au débat plus général sur le changement de regard sur le vieillissement. Nos actions et recherches, trop succinctement présentées ici, participent à ce lent mais nécessaire travail d’évolution des mentalités. Nous souhaitons pouvoir les poursuivre avec toutes celles et tous ceux qui pensent que vivre de la naissance à la mort c’est pourvoir être aimé dans le regard de l’autre et aimer l’autre, un autre, jusqu’au bout de la vie.

Bibliographie des ouvrages cités
(les ouvrages précédés d’un * ne sont plus disponibles, sauf dans certaines bibliothèques)

BRAMI, E. - Ma Lou adorée. - Seuil Jeunesse, 2001
BRÖGER, A. - Bonjour petite baleine (1981) ; Au revoir petite baleine (1985) ; La Surprise de la petite baleine (1997). - Casterman
CAPUTO, N. - Roule Galette. - Flammarion, 1950
DAHL, R. - Un amour de tortue. - Gallimard, coll. Folio Cadet, 1990
* DELARUE, P. - “Le Petit garçon de neige”, in L’Amour des trois oranges. - Ed d’Hier et d’aujourd’hui, 1947
* COLE, T. - L’Aura, l’aura pas. - Grasset Jeunesse, 1976
COLLODI, C. - Pinocchio. - Hachette, coll. Livre de poche (1re éd. Italie, 1883)
DELPERDANGE, P. - La Beauté Louise. - Pocket Junior, 2001
* CONE BRYANT, S. - Le Petit Prince pain d’épices. - Nathan, 1926
* GUDULE. - Mémé est amoureuse. - Syros, 1992
KAUFMANN, J.C. - Corps de femmes, regards d’hommes ; sociologie des seins nus. - Nathan, coll. Pocket, 2001
LAURENCIN, G. - Tatie la vie. - Actes Sud Junior, 2000
MAUFFRET, Y. - Pépé la boulange. - Ecole des loisirs, 1986
NÖSTLINGER, C. - Mini a un nouveau grand-père. - 1996
POUPART, J.M. - Les Mots font la grève. - La Courte échelle, 1999
SCHMITZBERGER, S. - Dis, Mamie. - Flammarion Jeunesse, 1997
* TOUZET, C. - La Dernière bataille de Pépé Caporal. - Milan, coll. Zanzibar, 1989

Pierre Bailleux a aussi écrit cela

et comme je suis amoureux du Carla Bayle

et de Pierre Bayle je vous le recopie

http://prolib.net/pierre_bailleux/histoire/204.023.bayle.lenoir.htm

Pierre Bayle,
précurseur du siècle des lumières

Claude-Jean Lenoir

- De la critique de la raison
- Un chercheur de vérité
- Primat de la raison
- Tolérance et laïcité
- Une morale indépendante de la religion
- Actualité de Bayle

De la critique de la tradition à la promotion de l’esprit critique

En 1994, ont été commémorées la naissance de Voltaire et la mort de Condorcet. Deux amis, deux promoteurs du primat de la Raison, tous deux héritiers, directs ou indirects du philosophe de Rotterdam. Bayle, Voltaire, Condorcet : références essentielles pour qui se targue d’être un protestant libéral. Ils le sont au même titre que Socrate et sa maïeutique, que Kierkegaard, précurseur de l’Existentialisme… et, certes que Jésus le Nazaréen, lequel, sans doute, serait bien surpris de constater ce que les Églises ont pu faire de son message.

Le doute critique érigé en méthode est une condition indispensable à tout progrès des consciences. Il conduit celles et ceux qui le pratiquent à une conception de la liberté indissociable du sens des responsabilités, donc, de l’engagement dans les affaires de la Cité. Cette méthode rejoint la conception critique d’un christianisme “critiquable” que devrait s’en faire tout protestant, en fait, tout chrétien. Aussi est-il permis de s’interroger sur le devenir du libéralisme protestant lorsqu’on constate que les uns, par suprême prudence n’osent pas affirmer leurs convictions, que d’autres sombrent dans un spiritualisme mystique tout aussi décadent que tel néo-manichéisme? Ils voilent, de fait, un échec de la pensée. Ne faut-il pas décidément apprendre à vivre avec des questions sans réponse plutôt que de survivre de réponses qui éludent les questions ?

Un chercheur de vérité

Bayle eut le courage de s’affirmer comme un chercheur de vérité impénitent. Il en paya le prix en s’attirant la haine implacable de certains esprits étroits. On continue d’étudier la pensée de Pierre Bayle parce qu’elle reste moderne. C’est une réponse donnée, au-delà du temps, à ses détracteurs d’alors.

Ainsi Jurieu, l’ami, devenu au temps de l’exil dans les Provinces-Unies, l’un de ses plus implacables ennemis, donne du philosophe de Rotterdam ce portrait particulier : «Un de nos sceptiques, qui n’avait d’autre but que de jouer de la vérité, et défendre le pour et le contre; de faire un livre contre nous et de le détruire ensuite par un autre ouvrage pour nous, à dessein de faire voir que la vérité aussi bien dans les faits que dans le droit est dans le puits de Démocrite; qu’on peut douter de tout, assurer, défendre et combattre. (1)

Douter de tout. Voilà le crime aux yeux d’un croyant orthodoxe, fut-il protestant. Énoncer une critique, en soi, est impardonnable, que celle-ci s’applique aux choses de la Religion est inexpiable. Pierre Bayle, lui, osera; il suscitera l’hostilité, la hargne de la plupart de ses coreligionnaires pourtant tous victimes de l’intolérance catholique romaine. Il n’est pas bon de penser, de penser seulement, lorsqu’on s’en tient aux superstitions communément partagées par ceux qu’on désignerait aujourd’hui sous le vocable de “majorité silencieuse” et que Bayle apparentera à des moutons.

Aujourd’hui, à relire Pierre Bayle, on se prend à partager cette même révolte et ce même scepticisme. Révolte devant une démission toujours actuelle des consciences. Scepticisme aggravé, le temps passant, en constatant combien il peut-être utopique parfois d’attendre que ces consciences évoluent dans le sens d’une liberté responsable.

Faudrait-il donc partager l’opinion des Traditionalistes du XIXe siècle selon laquelle la vraie connaissance humaine n’est rendue possible que par la révélation divine et la tradition (en l’occurrence “ecclésiale”) ? Ainsi, soutenait Louis de Bonald : «La vérité, quoique oubliée des hommes, n’est jamais nouvelle, elle est du commencement ab initio». Et l’erreur donc, s’apparente nécessairement à tout ce qui est nouveau parce que «sans être et sans postérité» ? Certes non, si l’on soutient, comme le fit Nietzsche, que la grande question est celle de Pilate à Jésus : “Qu’est-ce que la vérité ?”.

La réforme du XVIe siècle, contestant l’autorité de la Tradition catholique romaine par l’interprétation personnelle de l’Écriture, inaugurait l’ère moderne faisant de chaque individu un être responsable. La protestation de Luther annonçait le droit reconnu à chacun de sa liberté de conscience et le devoir d’exercer un esprit critique sur tout, dans tous les domaines.

Primat de la raison

Pierre Bayle s’y attachera dans les Pensées diverses, écrites à un Docteur de Sorbonne à l’occasion de la Comète de 1680 : «Que ne pouvons-nous voir ce qui se passe dans l’esprit des hommes lorsqu’ils choisissent une opinion ! Je suis sûr que si cela était nous réduirions le suffrage d’une infinité de gens à l’autorité de deux ou trois personnes qui, ayant débité une doctrine que l’on supposait qu’ils avaient examinée à fond, l’ont persuadée à plusieurs autres par le préjugé de leur mérite, et ceux-ci à plusieurs autres qui ont trouvé mieux leur compte, pour leur paresse naturelle, à croire tout d’un coup ce qu’on leur disait qu’à l’examiner soigneusement. De sorte que le nombre des sectateurs crédules et paresseux s’augmentant de jour en jour a été un nouvel engagement aux autres hommes de se délivrer de la peine d’examiner une opinion qu’ils voyaient si générale et qu’ils se persuadaient bonnement n’être devenue telle que par la solidité des raisons desquelles on s’était servi d’abord pour l’établir; et enfin on s’est vu réduit à la nécessité de croire ce que tout le monde croyait, de peur de passer pour un factieux qui veut lui seul en savoir plus que tous les autres et contredire la vénérable Antiquité; si bien qu’il y a eu du mérite à n’examiner plus rien et à s’en rapporter à la Tradition.»

Cette critique conduit naturellement à légitimer le libre examen, à défendre la primauté de l’expérience sur le sentiment, à promouvoir l’esprit scientifique, à affirmer le primat de la Raison. En contestant toute autorité à la tradition, Bayle procédait à une critique radicale des religions. Il annonce le siècle des Lumières, celui de Voltaire dont il sera l’inspirateur, de Rousseau, de Condorcet, le siècle dont l’aboutissement sera la Révolution.

Si l’idée de progrès chère aux Grecs, associée à celle de la durée, allait revêtir le caractère de la dégradation ontologique - le monde des idées relevant de l’idéal de perfection -, au XVIIIe siècle, la notion de progrès devient synonyme de «rationalisation du monde, de marche de l’esprit humain vers un état de savoir et de liberté» (Enc. de phil. univers). De nouvelles perspectives s’offrent à l’esprit humain : celle du passage de la superstition à la raison, du privatif, fut-il un “bon sauvage” au civilisé. Avec Bacon, s’impose la notion d’expérience : «c’est grâce à la science expérimentale que l’esprit se repose dans l’éclat de la vérité».

Pierre Bayle en était le précurseur, lui qui écrivait :
«Un sentiment ne peut devenir probable par la multitude de ceux qui le suivent qu’autant qu’il a paru vrai à plusieurs, indépendamment de toute prévention et par la seule force d’un examen judicieux accompagné d’exactitude et d’une grande intelligence des choses; et comme on a fort bien dit qu’un témoin qui a vu est plus croyable que dix qui parlent pour ouï dire, on peut aussi assurer qu’un habile homme qui ne débite que ce qu’il a extrêmement médité et qu’il a trouvé à l’épreuve de tous ses doutes, donne plus de poids à son sentiment que cent mille esprits vulgaires qui se suivent comme des mou tons, et se reposent de tout sur la bonne foi d’autrui».

Tolérance et laïcité

Précurseur, il le sera encore de Locke et de Voltaire, défenseurs de l’idée de tolérance : dans un contexte tragique, celui des persécutions exercées par le pouvoir politique et les catholiques, bien avant la Révocation de l’Édit de Nantes. Il en subira personnellement les conséquences : l’Académie de Sedan fermée, il se voit contraint à l’exil; son plus jeune frère meurt en prison. Dans son ouvrage, Ce que c’est que la France toute catholique sous le règne de Louis Le Grand, (1686), et dans son Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ : contrains-les d’entrer (oct 1686 et juin 1687), il dénonce ce que l’intolérance religieuse la plus bornée provoque, mais encore, il insiste sur les droits de la conscience au nom de l’inaptitude de l’homme à atteindre avec une certitude rationnelle, la vérité religieuse.

«Il est impossible, écrit-il, dans l’état où nous nous trouvons, de connaître certainement que la vérité qui nous paraît… est la vérité absolue… Rien en un mot ne peut caractériser à un homme la persuasion de la vérité et la persuasion du mensonge. Ainsi, c’est lui demander plus qu’il ne peut faire que de vouloir qu’il fasse ce discernement… D’où je conclus que l’ignorance de bonne foi disculpe dans les cas les plus criminels, de sorte qu’un hérétique de bonne foi, un infidèle même de bonne foi, ne sera puni de Dieu qu’à cause des mauvaises actions qu’il aura faites croyant qu’elles étaient mauvaises. Pour celles qu’il aura faites en conscience, je dis par une conscience qu’il n’aura pas lui-même aveuglée malicieusement, je ne saurai me persuader qu’elles soient un crime…»

Pierre Bayle aggrave encore son cas aux yeux des orthodoxes lorsque dans ses Pensées diverses sur la Comète, il combat ce préjugé qui affirme que Dieu aurait formé les comètes afin de détourner les païens de l’athéisme. Il le fait en réhabilitant les athées. Il soutient que du point de vue social l’athéisme n’est pas un plus grand mal que l’idolâtrie; que les athées ne sont pas forcément corrompus; qu’ils peuvent se conduire aussi bien, voire même mieux, que les chrétiens.

Une morale indépendante de la religion

Il considérera Spinoza comme l’exemple même de l’athée aux mœurs irréprochables. Il dénonce la dichotomie qui existe entre les principes que les chrétiens invoquent, et leurs actes. Il en conclut donc «…que la foi n’influe pas sur la morale et que la morale est indépendante de la religion».

Autant d’idées qui seront reprises au XVIIIe siècle.
Que fondent-elles ? Sinon le principe d’une morale laïque. Laïcité dont les protestants au XIXe siècle se feront les ardents défenseurs (et qu’il nous faut défendre aujourd’hui encore avec énergie car battue en brèche au nom d’une soi-disant “nouvelle laïcité”.

Dans son Dictionnaire historique (1695-1697) Bayle constate que l’histoire humaine regorge de crimes. Il dresse un tableau accablant de l’action des hommes. Paul Hazard (2) en fera le commentaire suivant : «Ce Dictionnaire historique et critique reste le réquisitoire le plus accablant qu’on ait jamais dressé pour la honte et la confusion des hommes. Presque à chaque nom surgit le souvenir d’une illusion, d’une erreur, d’une fourberie ou même d’un crime. Tous ces rois qui ont fait le malheur de leurs sujets; tous ces papes qui ont abaissé le catholicisme au niveau de leurs ambitions, de leurs passions; tous ces philosophes qui ont bâti des systèmes absurdes; tous ces noms de villes, de pays qui rappellent des guerres, des spoliations, des massacres…»

Ce constat fonde de fait, le principe de tolérance puisque, pour Bayle, aucune morale, aucune religion ne saurait offrir une vérité qui soit certaine.

Comme aimera à le souligner Pierre Rétat (3), Bayle «…est un perturbateur». Il dérange. Pour les uns, il n’est pas étonnant de trouver les oeuvres de ce “libre-penseur” -promoteur de la laïcité, de l’athéisme- parmi les Classiques du peuple. Pour les autres, au nombre desquels nous citerons Élisabeth Labrousse, s’il fut tenté par les aventures de l’esprit critique et du doute jusqu’aux limites de l’athéisme, il restera cependant «étranger à toute idéologie du progrès, du matérialisme et au déisme du XVIIIe siècle. Bayle demeure calviniste et croyant».

En fait, peu importe: ce qui est essentiel c’est bien que Bayle soit toujours, au travers de ses oeuvres, ce provocateur de réflexion.

Actualité de Bayle

Critique de la Tradition et du principe d’Autorité, initiateur du doute critique, Pierre Bayle reste d’une brûlante actualité, lui qui écrivait : «Je ne sais si l’on ne pourrait pas assurer que les obstacles d’un bon Examen ne viennent pas tant de ce que l’Esprit est vide de Science, que de ce qu’il est plein de préjugés».

Aujourd’hui, Pierre Bayle est toujours un perturbateur car ses écrits appellent à la libération des consciences.

Mais aujourd’hui, comme en son temps, sa pensée se heurte aux mêmes peurs nourries des mêmes angoisses, car toujours suscitées par la crainte du changement. Pour Karl Popper, «l’illusion du XIXe siècle fut de croire en un destin de l’humanité qui la vouerait à atteindre un but à travers une série d’étapes nécessaires… (en fait) derrière l’idée que le changement est régi par des lois immuables, se cache la peur du changement».

À l’aube du XXIe siècle, cette illusion ne subsiste même plus: après Hiroshima, Tchernobyl alors que la barbarie est à nos portes; que le fascisme, le racisme, l’antisémitisme renaissent de plus belle, nous savons que la science ne met en oeuvre que des moyens, elle ne garantit pas leur utilisation à des fins “morales”. Cette illusion perdue, reste la réalité, ni plus ni moins tragique que celle à laquelle Pierre Bayle et ses contemporains étaient confrontés. Cependant, en Occident tout au moins, la civilisation de l’image qui a supplanté celle du livre, offre un champ inespéré à tous les manipulateurs de consciences, politiques comme économiques ou religieux. Jamais il n’a été aussi indispensable d’appliquer à toute information, le crible du doute critique.

À la différence de ce siècle des Lumières dont Pierre Bayle est le précurseur, aujourd’hui, l’homme ne saurait plus être ce qu’on appelait un “honnête homme”. Trop d’informations conduit à faire de l’homme moderne un aveugle, un sourd et un muet. Diderot, disciple de Bayle, inscrivait déjà dans sa Lettre sur les sourds et muets, de même que dans les Pensées philosophiques «La superstition est plus injurieuse que l’athéisme»…
Est-il étonnant en ces temps de démission de la pensée que, plus que jamais, cartomanciens, astrologues, gourous de tous poils, mais plus grave encore, que même certains scientifiques et intellectuels en viennent à délaisser le primat de la Raison et fricotent avec l’irrationnel spiritualiste? Non, hélas !

Aussi Bayle nous convie-t-il à ne pas tomber dans ces tentations dont seule l’éducation, le partage des connaissances nous délivrent. Car il y a un risque, qu’Erich Fromm dénonçait ainsi : «Si l’avenir de l’humanité a commencé par un acte de désobéissance, il se pourrait fort bien qu’elle se terminât par un acte d’obéissance».

À peine le bruit des bottes nazies a-t-il disparu, que l’on en revoit ici et là se remettre à la gymnique du bras levé à la fasciste et qu’apparaît à nouveau le syndrome du cheval névrosé (4), ce qui est du pareil au même…

Aussi faut-il redevenir, protestants libéraux, plus que jamais, des acteurs engagés sur la scène politique de nos pays, comme le furent hier, Bayle, Voltaire, Condorcet. Il faut dénoncer notamment les lois, les mesures d’exclusion prises à l’encontre de minorités, quelles qu’elles soient. Il y va non pas seulement d’une certaine idée de l’Évangile, mais bien de la dignité des hommes et des femmes qui peuplent cette malheureuse planète, donc de la nôtre.

Claude-Jean Lenoir, pasteur unitarien, Genève mars 1993, Vivre 1996/3, Lillois

1 Jurieu, Examen d’un libelle…, La Haye, 1691, p.36-37
2 Paul Hazard, Crise de la conscience européenne, Paris, 1935.
3 Pierre Rétat, dans sa préface aux Pensées diverses, Société des textes français modernes, 1984.
4 Paul Watzalawick, La réalité de la réalité, Points, Seuil, 1976 : Si un cheval, par le truchement d’une plaque métallique disposée sur le sol de son étable, reçoit un léger choc électrique à chaque fois que tinte une sonnette, il ne tardera pas à associer le tintement de la sonnette à l’imminence du choc, et à lever la patte pour l’éviter. Une fois établi ce réflexe conditionné, on pourra supprimer la production du choc sans que le cheval cesse de lever la patte à tout tintement de la sonnette. À chaque fois qu’il le fera, le «succès» de cette action - c’est à dire la non-occurence du choc - le convaincra toujours plus que lever la patte est la «bonne» réaction. Il n’apprendra jamais que la sonnerie n’est plus suivie d’un choc. Il aura acquis à toutes fins pratiques un symptôme névrotique, persistant dans une action qui, si elle fut appropriée, ne l’est plus. Et cette sorte de problème, est-il besoin de le dire, ne se limite aucunement aux animaux !

Tous Tout agissons pour nous et l’univers

Mercredi 16 avril 2008

Je m’appelle Philippe Omnès, je suis intelligent, je ne voulais pas le savoir ! mais je reste à la mesure de l’humanité… , je suis l’homonyme du champion d’escrime et d’un champion d’équitation, j’aurais voulu être champion de tennis comme Noah, Ilie Nastase, Mac Enroe …. les artistes du jeu , j’adore Borg mais il représente ‘l’usine”.

j’ai un grand projet de développement local à dominante culturelle, basée sur

la mise en valeur de l’oral :

transformé en écrit simultanément et pourquoi pas en différentes langues et

celle de l’orateur (L’orateur, c’est le semeur. Il prend dans son cœur ses instincts, ses passions, ses croyances, ses souffrances, ses rêves, ses idées, et les jette à …)

la mise en valeur du terroir pour ne pas dire rural

terroir pour les contrats de pays pour le regroupement des communes, j’y vois là un “exode urbaine” par des liens entre ruraux et urbains via les réseaux sociaux, quitter la ville en utilisant au mieux les moyens de communication (médiologie) et tout ce qui est éco, qui était tout simplement avant et que l’on nomme aujourd’hui le développement durable.

J’aimerais m’appuyer sur un lieu le Carla Bayle et plus important sur ce personnage Pierre Bayle qui a écrit un dictionnaire historique et critique, Pensées sur la Comète…

J’ai eu l’honneur de discuter au téléphone une demi-heure avec une spécialiste française avant qu’elle ne décède Elisabeth Labrousse me disant que je ne connaissais rien à Pierre Bayle mais me souhaitant bon courage sur mon idée de dictionnaire interactif basé sur l’idée qu’un mot vit et peut avoir des significations différentes et même inverse d’une époque à une autre et que l’outil internet pouvait mémoriser tout cela… aujourd’hui on a Wikipedia (wikimedia pour tout ce que j’appelle les kiki ! ) mais il cherche comment valider l’information …

c’est simple

deux dictionnaires un anarchique et un validé

on accepte tout même mon article sur le désir amoureux qui avait été refusé, je réessaierais…

autant d’Académie française que de domaine thème sous thème à étudier qui valide

le validé est cadenassé intouchable comme vos comptes en banque

l’anarchique reçoit tout même l’innommable…

et une personne par langue et par mot en est responsable

on réfléchit à une classification par langue (slam, l’argot, … ) par thème bien sûr, par période historique.. et on relie aux autres langues

un mot a une vie, une naissance et une mort des fois, ressurgit-il des vivants parfois… ou sa racine…

comment a t’il promené sur la terre, a pu t’il naître à différents endroits ?

en résumé j’aimerais dire que l’on cherche l’or pour l’oral et le rural… je ne dirais pas de l’or car sur l’intonation…

un projet en recherche action, développé tout public, c’est à dire qu’il va falloir faire de l’audio et ou vidéo de ce texte… , un projet en travail collaboratif, assez ouvert (l’égoïsme est là pour moi aussi… ) en s’appuyant sur le libre pour parfaire les outils, une révolution dans la formation, les apprentissages doivent voir le jour, on s’auto forme et on travaille en groupes de projet pour concrétiser son autoformation aidé d’un superviseur (confer Jacques Salomé pas pour le coté développement personnel mais la supervision de l’éducateur spécialisé) pour un individu et l’enseignant devenant plutôt un chef de projet … aujourd’hui l’exemple d’une classe verte..

une autre idée fondamentale est de travailler à l’unicité, la vraisemblance, la gratuité de l’information voix données images à tous et tout. une première idée serait de rassembler en une base mondiale les offres et les demandes de chacun organisée par lieux (voisin à l’autre bout du monde) par thèmes (déménagement, covoiturage, échange de lieu, accueil… ) tout en gardant la spécificité propre à chaque site.

par exemple à ce jour les systèmes d’échanges locaux : sel, selcocagne à Toulouse, selidaire sur moteur de recherche, simplicité volontaire pour les francophones du Québec, les sites citoyens (amiez, peuplade gratuit associatifs divorceoumonop ou autres toulouseweb ) le problème est que l’on s’y perd, que l’on n’a pas l’exhaustivité

de même pour tous les documents écrits sonores vidéos et objets pas encore et bien sur un principe

d’unicité

de sauvegarde sécurité au top

de non-propriété ou à tous à tout

tout le monde a droit à l’information gratuite validée

logiciel libre pas libre le tout se mixant se doit de travailler à cela, c’est comme le moteur à eau ou à air..

j’ai du mal à porter mon nom Omnès, omni, omnibus qui veut dire tout, tous en latin

Omnès
Ancien nom de personne breton mentionné sous la forme latine Omnesius dans le cartulaire de Redon. Son étymologie est obscure. A. Deshayes (Dictionnaire des noms de famille bretons) évoque un possible rapprochement avec l’ancien gallois efnys (= hostile, furieux).

Effet ”erga omnes” autorité absolue de la chose jugée, l’… … la constitution, mais dont les effets ne sont pas erga omnes.

Un droit subjectif peut être absolu ou relatif :

  • Les droits absolus s’appliquent à l’égard de tout tiers (ex. : droit de propriété, droit à la vie). On dit qu’ils s’appliquent erga omnes donc opposable à tous.
  • Les droits relatifs s’appliquent à l’égard d’un ou plusieurs tiers déterminés (ex. : droits découlant d’un contrat).

Omnes homines liberi aequique dignitate atque juribus nascuntur. Ratione conscientiaque praediti sunt et alii erga alios cum fraternitate se gerere debent.

Déclaration universelle des droits de l’homme

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

j’ai un cerveau, un réseau, qui a mémorisé tout le chemin que j’ai parcouru, des hommes, des idées, des expériences (beaucoup), et comme le dit Barbier, il y a un moment où il faut s’arrêter d’apprendre, et transmettre … Gattegno, Fuerstein, Tomatis, Steiner … une éducation pour demain…

Mon projet débute par s’attacher à écrire le projet … mais tout de suite si possible selon l’aide que j’aurais en recherche action et accessible à tous

langue des signes audio langues étrangères utilisation au maximum des outils reconnaissance vocale de caractère c’est pour cela qu’il ne faut pas de pdf image mais toujours du texte et travailler sur on garde tout anarchiquement, on a une zone de mise en forme validée de préférence par un groupe un collège éminent connaissant parfaitement le sujet associé au fou et ou à celui qui n’y connait rien pour la vulgarisation et une vue validée cadenassée comme un compte en banque… ce grand principe est perpétuellement sans fin.